Trajet Bangkok - Sukhotai
Me voici a Sukhotai, au nord de Bangkok, depuis ce matin. C'est un endroit beaucoup plus calme que Bangkok, pas tres joli, mais assez serein. L'interet de Sukhotai est sa vieille ville, remplie de temples. Je suis arrivee a la guesthouse ce matin a 6h, j'y ai dormi qqs heures apres une nuit blanche dans le bus. Je me suis reveillee a 13h, et j'ai pris le temps de me reposer un peu, pour programmer la suite des evenements. La guesthouse est un endroit mignon et sympa, je loge dans un bungalow avec terrasse, salle de bain privative (eau chaude) et ventilo, le grand luxe, pour 8 euros la nuit.
Apres avoir passe qqs heures sur ma terrasse a rediger mon carnet de voyage, je suis partie me ballader dans la ville, et ai pris mon repas dans un petit resto local. Un truc qui m'a frappee, non en fait 2 : les gens sont a 3 ou 4 sur leurs motos ou scooters, et aussi, les gens se dechaussent a l'entree des magasins. Je n'avais pas vu ca a Bangkok. Devant chaque magasin (fringues, coiffeur ou autre), il y a toujours quelques paires de chaussures. Je connaissais cette tradition dans les maisons, mais pas dans les commerces.
Demain je prevois de visiter la vieille ville, et ensuite je risque de tracer encore plus au nord a Chiang Mai (5h de bus), a moins que je ne parte lundi... On verra au feeling.
Retour sur mon periple depuis Bangkok. Je suis partie vendredi soir de chez Eric, pour prendre un bus de nuit a 22h20 pour Sukhotai. Donc j'ai pris le metro, en prevoyant 2h pour faire un trajet d'1h. A la station de metro, on m'avait dit que j'aurai a marcher 100 m pour atteindre le terminal des bus. Une fois dans la rue, des moto-taxis attendaient et mont propose de m'emmener. Je ne voulais pas prendre un taxi pour 100m. Eh bien j'aurais mieux fait, car j'ai finalement marche plus de 2 km, sur une route sombre et pleine de bus et de voitures... Mon sac me pesait, j'avais chaud, et je ne savais pas ou j'allais. L'heure tournait et je me voyais deja rater le bus et passer la nuit a la gare routiere...
Bref, j'ai fini par atteindre la gare, et j'ai suivi le panneau "bus station", qui m'obligeait a traverser un grand bazar dans lequel je me suis perdue. Sortie du bazar, j'etais paumee, entouree de Thais qui ne parlaient pas anglais. J'avais beau demander mon chemin et mimer le bus (pourtant, je mime vachement bien le bus, je comprends pas !), pas moyen d'obtenir une info. Le dialogue de sourds. J'ai fini par trouver un poste de police et la heureusement, un mec a decide de m'accompagner au terminal.
Donc rebelotte a travers le bazar et me voila arrivee a bon port. Je me sentais soulagee et ai remercie le type 3 douzaines de fois. Mais la, en entrant dans la gare, vision d'horreur : des centaines de guichets surplombes de panneaux... en thai ! Des gens dans tous les sens, des annonces surrealistes dans un micro pourri, et moi a la recherche d'un eventuel routard... La je me suis dit : putain, qu'est-ce que je fous la !! Y'a pas quelqu'un sur cette planete qui peut m'aider ?!
J'ai fini par trouver un guichet information, j'etais en nage, j'avais mal partout et le bus allait partir. L'hotesse, qui baragouinait 3 mots d'anglais, m'a envoyee au 1er etage. La, il y avait des gens partout, faisant la queue, dormant par terre. Que des Thais, pas un etranger. Je me disais : "mais bon sang, ils sont ou les routards, ils prennent tous l'avion ou quoi ??". La je trouve un autre guichet info, et le mec, voyant ma tete epuisee, a essaye de m'aider. Je repetais : "buy a ticket to Sukhotai" et il a fini par comprendre. Du coup il est sorti de son aquarium et m'a emmenee au bon guichet. Tres devoue, il est reste avec moi un instant. Et heureusement, car qqs secondes plus tard, un mec s'est mis a hurler un truc incomprehensible, et le type de l'information m'a fait comprendre que c'etait le dernier appel pour Sukhotai. Il m'a fait passer devant tout le monde, j'ai paye mon billet, et un autre type m'a guidee jusqu'au bus.
Je mets mon sac dans la soute, je grimpe dans le bus... La encore, que des Thais. On me fait assoir a cote d'une fille (ici, on essaie de ne pas mettre cote a cote filles et garcons) et le bus demarre. Il est 22h20, c'etait moins une.
C'etait un bus climatise, et tout le monde avait une couverture (fournie) sauf ma voisine et moi. J'ai donc passe la nuit a grelotter, la clim me fouettait les epaules, et j'avais le seul siege du bus qui ne s'inclinait pas... Pas de chance. On a fait qqs arrets apres Bangkok, pour prendre des gens, et il y a meme 3 personnes qui sont montees alors que le bus etait plein. Ils donc voyage dans l'allee, debouts ou assis par terre. Du coup je me suis dit : "te plains pas, tu pourrais etre debout."
Arrivee a Sukhotai a 5h30 du mat, apres 7h de route (un peu defoncee la route, et je vous dis pas l'etat des amortisseurs du bus). J'avais pas trop reflechi a ce que j'allais faire en arrivant, j'avais juste pense que j'attendrai le lever du jour a la gare routiere.
Au fait, une parenthese, comme je disais, les bus de nuit sont sans danger : il y a des familles qui voyagent, et dans les gares ou on s'est arretes, des centaines de gens, certains dormant sur des bancs avec leurs enfants. Aucun pb de securite, il y a du monde a n'importe quelle heure.
Bref, a la gare, des chauffeurs de tuk-tuk attendent, avec la carte de visite de l'auberge avec laquelle ils ont un deal. Moi j'ai fait poirotter un peu le mec car je voulais trouver mon auberge dans le routard, et pas aller n'importe ou. J'avais froid, completement glacee par la clim, et puis a cette heure-la, il ne fait pas super chaud. J'ai fini par choisir mon endroit et le chauffeur m'a emmenee sur son tuk-tuk. La encore, je claquais des dents, j'etais transie. Arrives a l'auberge, personne, le chauffeur sonne, fait le tour du batiment. Visiblement, il n'est pas pret a me laisser au bord de la route. Il finit par trouver le numero de l'auberge sur un panneau et appelle. Le proprio debarque, ensomeille, et me voila enfin arrivee a bon port.
Je m'ecrase dans mon lit, et au bout de qqs minutes, je suis prise d'une crise de glagla. Je tremblais a mort, je claquais des dents sous mon drap. J'avais tellement froid que je n'avais pas le courage d'aller jusqu'a mon sac pour prendre ma polaire (tout au fond du sac). Mais il a bien fallu, je ne pouvais pas m'endormir.
Avec la polaire, tout allait mieux. Il devait etre 6h30,et j'ai dormi jusqu'a 13h.
Aujourd'hui, je rigole en repensant a tout ca. Une chose est sure, quand on est seul, on n'a personne a qui se plaindre. Alors on peut pleurer tout seul dans son coin et jurer, ca ne fait pas avancer. Du coup, on finit par dedramatiser en se disant que ca va bien se passer. Et c'est ce qui arrive, ca se passe bien. Et je suis contente d'etre la.
Pas de photos aujourd'hui. Je vous embrasse. A tres vite.